Dans le jardin de l’hôtel de ville de Tournai, il y a, chaque soir entre le 14 et le 23 août, un spectacle qui vous emmène au cœur de l’histoire d’une ville au passé très riche. C’est plus exactement un son et lumière, imaginé par le metteur en scène de renom, Luc Petit. Objectif : mettre en avant le folklore tournaisien.

En un peu plus une demi-heure, vous faites la connaissance de dompteurs de feu, de sonneurs de cloches, de créatures étranges, … Les géants d’Ath s’invitent même à la fête. « Normalement, c’est la période de la grande Ducasse d’Ath. Cela nous fait du bien de sortir les géants. C’est un peu une manière de sauver notre année« , raconte Manu, un des conducteurs de géants.

Derrière ce spectacle conçu avec toutes les restrictions sanitaires, il y a tout un secteur culturel au bord du gouffre. La plupart des artistes ou techniciens présents ici n’ont plus fait de représentations depuis des mois. C’est le cas de ceux qui gèrent le son et la lumière. Leur activité professionnelle va mal, très mal. « Cela ne se porte pas bien du tout parce que les frais 3xes continuent de tomber chaque mois. Il y a le leasing du matériel, le loyer des bâtiments, les camions. Bref, tout ce qu’il faut pour faire tourner une société. Mais les caisses sont vides. On est à l’agonie« , explique Frédéric Van Durmen, directeur de Yes Event.

Pour ce spectacle, certains sont payés, d’autres sont bénévoles mais tous ont un sentiment commun : la culture est délaissée malgré les appels à l’aide. » C’est vraiment malheureux qu’aujourd’hui on ne soit pas entendu malgré tous les cris d’alerte, sur Facebook, dans les médias. Qu’est-ce que voulez… On est fatigué ! » confe Adélaïde Wlomainck, une des artistes du spectacle.

Il y avait ici hier soir 200 spectateurs. Dès lundi, les spectacles du pays pourront être vus par 400 personnes à l’extérieur au même moment. Le secteur trouve en tout cas ce changement bien léger et redoute le pire pour l’avenir de la culture.

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