Du 14 au 23 août, la Ville de Tournai a renoué avec la magie de l’événementiel. A raison de deux séances de 30 minutes par soir, le spectacle « Tournai d’été » a ressuscité l’histoire et le folklore tournaisiens au cœur du parc de l’Hôtel de Ville. Dans le respect des mesures sanitaires et de la distanciation sociale, les 200 spectateurs ont pu savourer par ‘bulles’ de 200 ce show fantasmagorique mettant en scène une cinquantaine d’acteurs et signé Luc Petit, natif de la localité.

« Vu qu’il n’y avait pas eu de carnaval, de cortège ni de procession, j’ai proposé à la Ville d’organiser un spectacle réunissant les grands moments du folklore tournaisien, et mettant en valeur le patrimoine de la ville. L’objectif était aussi de relancer le secteur et la machine événementiels en organisant un premier événement post- conDnement de grande ampleur. Originiaire de Tournai, je me suis dit que si je n’y arrivais pas moi dans cette ville, on n’y arriverait pas ailleurs ou, en tout cas, cela serait très diGcile », aGrme Luc Petit.

La problématique financière

« La Ville craignait un rassemblement de foule, qui n’a nullement eu lieu. Jouer dix jours permettant effectivement de ventiler les aux. Les gens l’ont très bien compris et ont respecté les mesures Covid, il n’y a donc eu aucun problème ni débordement. Outre ces mesures, la véritable problématique était d’ordre financier. 200 personnes maximum sur un tel terrain où il faut respecter la distanciation sociale, ce n’est effectivement pas rentable. La Ville a dès lors accepté de financer l’événement, que j’ai pour ma part proposé de réalisé gratuitement pour aider à la relance du secteur ».

Un exemple pour relancer l’événementiel

« ‘Tournai d’été’ témoigne aussi d’une volonté de faire un tel événement. Pour le bourgmestre, la décision n’a pas été simple, car tout le monde annulait tout, mais il a osé prendre le risque. Un geste fort et important car si on ne nous permet pas d’essayer les choses, de voir comment cela se passe ou comment le public réagit, on va toujours se heurter à un ‘non, ce n’est pas possible’. Sans pouvoir expérimenter ce genre de choses, notre métier risque de rester à l’arrêt un bon bout de temps. Il faut montrer des exemples comme celui-ci afin que d’autres bourgmestres ou villes se disent ‘si on a pu le faire à Tournai, pourquoi pas chez nous ?’ ».

Un public craintif

« Quant à la réaction du public, même s’il était demandeur, j’ai remarqué que les gens avaient assez peur au début. Ils ont redécouvert un spectacle. Les deux premiers jours, les spectateurs ont même dû se réhabituer à applaudir. En effet, ils ne savaient même pas s’ils étaient encore autorisés à applaudir ou non. C’est assez étonnant. Par après ; nous avons introduit dans le spectacle des petites phrases pour leur dire ‘vous savez, vous pouvez quand même bouger de votre chaise, vous n’êtes pas obligé de rester comme des statues’. Cela et la distanciation sociale garantie les rassurés ».

Rendez-vous à Beloeil

Ayant tiré les leçons de cet événement – la principale étant que, pour faire vivre les événements de cette envergure, les pouvoirs publics vont devoir intervenir financièrement vu que e n’est pas du tout faisable pour le producteur privé -, Luc Petit vous donne rendez-vous à Noël à Beloeil. « Nous occuperons le château de Beloeil durant 15 jours. J’ai en effet propos d’organiser une version plus déambulatoire des Féeries en fin d’année. Sous la forme d’une promenade-spectacle où le public ne restera pas assis ni statique. Je planche actuellement aussi sur la tournée du Noël des Cathédrales. Si nous sommes limités à 50 ou 100 personnes maximum par séance, ce ne sera financièrement pas possible. Je suis également en discussion pour des événements privés, mais à l’horizon 2022, car tout est encore fortement à l’arrêt dans le secteur privé et le redémarrage risque de prendre du temps, je le crains », conclut Luc Petit.

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